Mon intervention est technique. Elle consiste à accompagner l’émergence ou rendre opérationnelles les idées, besoins, nécessités d’un artiste, d’un collectif, d’une communauté ou d’un choix politique. Géographe de formation, mon activité est toujours (re)liée à un territoire, un lieu, un espace, un contexte, un paysage.
Cet appui est complémentaire et au service d’autres compétences et expertises : artiste, architecture, paysage, scénographie, scientifiques, bureaux d’études, designers, médiateurs. J’interviens donc en transversalité et en transdisciplinarité.
Ce qui m’anime est justement la possibilité de faire se rencontrer un vigneron et un artiste autour d’une oeuvre, faire dialoguer un écotoxicologue et un élu, permettre aux habitants d’un quartier de s’approprier l’enjeu d’un plan d’aménagement, révéler l’esthétique d’une ruine industrielle par le regard artistique, croiser des mondes et mélanger des univers.
J’interviens de l’amont à l’aval : entre premières études et définition de stratégies (missions de conseil), coordination et développement de réseaux, démarches de concertation et d’assistance à maîtrise d’ouvrage (missions d’accompagnement), mise en œuvre d’événements, d’installations temporaires et de lieux pérennes (missions de production).
J’assume d’être une non-spécialiste, un couteau suisse de la gestion de projet, pratiquant avec le même enthousiasme et professionnalisme l’animation de réunion publique, le montage de dossiers de subventions européens et la maintenance de toilettes sèche
Aux côtés d’agences d’ingénierie culturelle et de cabinets conseil, je m’oriente de 2005 à 2015 sur des missions d’étude et de conseil en politique culturelle et des missions de production d’événements et résidences artistiques (festivals littéraires et musicaux), développant une forte appétence pour les démarches de création contemporaine valorisant les patrimoines culturels, naturels et paysagers.
De 2014 à 2019, je suis chargée de projet au sein de la SPL Le Voyage à Nantes pour la création et le développement de nouveaux parcours touristiques et culturels (Vignoble et Loire). Cette expérience a permis la création de plusieurs lieux pérennes de convivialité et la création d’œuvres contemporaines en espace public.
Depuis 2020, ces expériences combinées m’amènent à travailler sur des missions de concertation et de programmation pour des espaces habités, aux côtés d’urbanistes, paysagistes, architectes, designers, sociologues, mobilisant des outils et méthodologies issues de l’urbanisme culturel et du design des politiques publiques.
Forte de mon souhait de relocaliser mon activité, je suis en charge de la coordination ou de la production de projets ligériens qui positionnent la Loire comme sujet et non plus simple support de création artistique et qui expérimentent avec humilité, rapprochement entre vivants humains et non-humains : démarche du Parlement de Loire, Entrave, Peuple de Loire, la Grande Remontée, Internationale des Rivières.
En parallèle, plusieurs engagements me mobilisent tout au long de l’année : je suis enseignante-vacataire à l’ESTHUA (Faculté Tourisme, Culture et Hospitalité) auprès de Licences et Masters (sur des sujets de transition écologique, de création contemporaine et de politiques culturelles), sapeur pompier volontaire et investie dans plusieurs ONG à Madagascar.
Née sur les bords de Loire, j’y suis ancrée après vingt ans de détours par des métropoles ou et des ruralités plus ou moins densément peuplées. Je travaille essentiellement sur le territoire hexagonal. Dans la mesure du possible, je ne souhaite plus prendre l’avion à titre professionnel (le secteur aérien est responsable de 5% des GES).
Convaincue qu’il nous faut sortir de l’anthropocène le plus rapidement possible, j’essaye de consacrer mon énergie à faire émerger des projets qui soient les moins impactants et inutiles possibles pour supporter les changements écosystémiques en cours et participer aux mutations sociétales et changements de paradigmes et de récits à venir.
Je ne palabre pas autour de transition, de mutation, d’adaptation ou d’impact positif mais j’essaye le plus modestement et joyeusement possible d’y participer. Pour cela, j’ai suivi plusieurs formations sur les transitions écologiques pour me former sur les enjeux et outils à mettre en oeuvre notamment dans le secteur culturel.
Mes interventions se résument à une complète disponibilité et mobilité onze mois par an, une forte capacité d’écoute, d’adaptation et de synthèse, une bonne anticipation budgétaire et calendaire, une veille permanente sur les actualités et opportunités du secteur et les mutations en cours (écologiques, numériques, économiques, institutionnelles, sociétales, et sociales). Obsédée par l’utilité, le sens et l’efficacité, je ne réalise plus d’étude (diagnostic, stratégie et plans d’actions) s’il n’y a pas de réelle volonté politique, moyens humains et budgétaires de mettre en œuvre les préconisations.